En Occident, on ne connaît le plus souvent de Lao-tseu (Ve-IVe siècles avant J.-C.) et du taoïsme que les arts du mouvement et de la respiration nés de leur vision du monde : Tai chi chuan, Qi gong, méditation taoïste… Ces pratiques sont cependant indissociables d’une sagesse fondée sur la conscience de l’harmonie entre l’être humain et la nature.
Le taoïsme est une apologie de la spontanéité de l’être liée au détachement des valeurs sociales. Anarchiste, il prône la rupture avec les institutions, cause de besoins socialement fabriqués et de consommations inutiles. Si c’est bien au retrait du monde que Lao Tseu appelle, explique Claude Llena, celui-ci n’a de sens que dès lors qu’il prépare un retour au collectif. Un collectif où chacun·e ayant appris à maîtriser l’essentiel, tou·tes sauraient désormais se contenter de peu.
Avec un style enlevé qui ne tombe pas dans l’ésotérisme, il présente une sagesse chinoise et universelle, qui appelle à faire le vide, lâcher prise, ne pas agir, refuser le superflu, le pouvoir, le profit, la force ; cet ouvrage pratique, individualiste dans le bon sens du terme, est une invitation à se détacher de l’aliénation marchande par une discipline de vie qui opte pour le retrait, le travail sur soi, la quête d’harmonie.
La décroissance
Et si l’antique philosophie chinoise pouvait nous aider aujourd’hui ? […] Lao Tseu interdit la concurrence, l’avidité, l’influence humaine dévastatrice, la possession de plus en plus de biens, le cercle vicieux et infernal de nos actions… qui tue tous les cycles naturels. Voilà pourquoi les vrais écologistes, les apôtres de la décroissance, les partisans de l’An 01… redécouvrent le Tao et son maître Lao-tseu. La voie du Tao est surprenante et drôle !
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