Antigraffitisme

Jean-Baptiste Barra

Timothée Engasser

20,00

Aseptiser les villes, contrôler les corps

ISBN : 978-2-36935-157-3
160 pages
date de parution : janvier 2023

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Alors que le street art se monnaie dans les galeries d’art, dans les rues, les graffitis sont les cibles d’une lutte acharnée. Tous les ans, ce sont plusieurs milliards d’euros qui sont investis au niveau mondial dans des systèmes de sécurité, de nettoyage et de prévention. Graffeurs eux-mêmes, les auteurs ont ainsi vu leurs inscriptions disparaître de plus en plus rapidement. Leur regard s’est alors décalé : du graffiti, c’est sur son effacement qu’ils se sont penchés.

De l’avènement de l’hygiénisme au XVIIIe siècle à la mise en place d’un véritable marché sécuritaire à partir des années 1980, les auteurs retracent l’histoire de la répression de ce geste d’apparence anodine. Ils cherchent ainsi à comprendre ce qui se joue dans la gouvernance des espaces urbains contemporains et alertent sur ces effacements, signes avant-coureurs de logiques de contrôle bien plus insidieuses, qui ne concernent plus seulement celles et ceux qui écrivent dans la ville.

Jean-Baptiste Barra

Après une licence de droit, Jean-Baptiste Barra poursuit son parcours universitaire à la faculté du Mirail et à l’ENSAV (École nationale supérieure d’audiovisuel) à Toulouse. Dans son travail de thèse, il étudie les systèmes de répression du graffiti dans les métropoles contemporaines. Sa recherche expose comment le divertissement et l’esthétique dans les espaces urbains sont liés à des logiques de militarisation, de traque et d’exclusion. Jean-Baptiste enseigne aujourd’hui à l’ENSA (École nationale supérieure d’architecture) à Toulouse. Il poursuit par ailleurs ses recherches sur l’urbain et continue à peindre les murs. Il est l’auteur, avec Timothée Engasser, de deux ouvrages photographiques : Occupation visuelle (Ombu édition) et Dumb city (édition Terrain Vague).

Timothée Engasser

Timothée Engasser est diplômé de l’ENSAV (École nationale supérieure d’audiovisuel) et de l’Université Toulouse II Jean Jaurès, où il a mené une thèse sur la manière dont l'effacement des inscriptions urbaines peut être révélateur de logiques de contrôle. Installé à Marseille, il écrit un documentaire expérimental qui questionne notre rapport aux lieux des fêtes sauvages, à la musique électronique et à leur mysticisme. Au sein de ses créations cinématographiques comme de ses publications, il développe son intérêt pour les traces et les marques, qu’il suit comme des indices de parcours de vie et de vécus. Il est l'auteur, avec Jean-Baptiste Barra, de deux ouvrages photographiques : Occupation visuelle (Ombu édition) et Dumb city (édition Terrain Vague).

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« Dangereux », « politique » ou tout simplement « moche et sale », le graffiti est l’un des ennemis principaux de ceux qui pensent l’urbanisme comme un outil de contrôle. Il est pourtant un outil d’expression des populations minorisées et un marqueur des problématiques sociales. Une fois consommée la rupture avec le street art de galeries gentrificatrices, l’essence même du tag reste subversive, et persécutée. De l’hygiénisme du XIXe siècle aux prémices de la technopolice en passant par les budgets de nettoyage municipaux, cet ouvrage retrace les enjeux de l’effacement du graffiti au profit d’espaces aseptisés.
Politis


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