L’avènement d’une société écologique ne peut passer que par une refonte majeure de nos manières de concevoir et de bâtir. Cependant, les logiques de mise en ordre du monde dont l’architecture a hérité la rendent difficilement conciliable avec une véritable écologie sociale. Que faire alors ?
Dans une démonstration à la fois érudite et sensible, Mathias Rollot, chercheur et architecte, nous propose de transformer l’architecture en un outil de résistance aux systèmes de domination en place – sur la nature, les humains, les animaux – afin de réinventer une manière non extractiviste de construire.
En faisant dialoguer philosophie, sciences sociales et architecture, l’auteur esquisse les contours d’architectures plurielles, qui appartiendraient réellement aux peuples et aux milieux dans leur diversité : des architectures décoloniales vivantes, libérées.
Préface de Françoise Vergès et postface d’Émeline Curien.
Une réflexion sur les rapports entre l’architecture, autrefois outil de démonstration de pouvoir, et les luttes sociales ou écologiques. Mathias Rollot incite à adapter les lieux de vie aux défis des sociétés du XXIe siècle.
Librairie Volume, Paris
Décoloniser l’architecture est un essai captivant qui s’attache à politiser l’architecture, tant comme discipline que comme philosophie de l’habitat. Contre une architecture bourgeoise qui repose sur une conception coloniale, sexiste et inégalitaire de l’espace et sur l’exploitation intensive et destructrice des ressources naturelles, Mathias Rollot fait de l’architecture un outil de résistances aux systèmes de dominations. Faisant appel autant à la philosophie, à l’écologie qu’aux théories décoloniales, l’auteur déconstruit l’idée d’une pratique de l’architecture qui ne serait réservée qu’à certaines personnes et défend au contraire une pratique inclusive et une vision beaucoup plus diverse du métier. A travers les notions d’architectures autochtones ou pluriverselles, il tente ainsi dans cet ouvrage passionnant de dessiner ce que pourrait faire et être une architecture au service des êtres humains comme non humains, prenant en compte les singularités des espaces et leurs ressources. Bref, qu’on soit un·e passionné·e ou non du sujet, cet essai se dévore et nous ouvre des pistes de réflexions foisonnantes sur nos manières d’habiter le monde et sur les façons de les renouveler !
Librairie La fleur qui pousse à l’intérieur, Dijon
Livre dynamite, Décoloniser l’architecture déconstruit « l’impérialisme » de l’architecture et propose d’inventer ensemble une architecture sauvage, à la fois antitech et anticapitaliste, ou autant décroissante que convivialiste. Sans avoir la prétention « d’expliquer ce que devrait être “une architecture pluriverselle” », Mathias Rollot propose, dans une démarche qui se veut anti-explicative, « une critique pluriversaliste de l’architecture ». Plus une politique de l’espoir qu’une utopie.
Topophile
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Mathias Rollot sonde, dans Décoloniser l’architecture, les logiques de mise en ordre du monde dont l’architecture a hérité et qui la rendent difficilement conciliables avec une véritable écologie sociale. Pour proposer sa transformation comme outil de lutte et de progrès dédié au vivant.
Urbanisme
Chaque jour, l’actualité nous force à assumer une «compromission» de l’architecture avec la modernisation et une «obsolescence» de ses formes construites comme de ses savoirs disciplinaires face à la crise écologique. Il est bien connu, par exemple, que le secteur de la construction est responsable à lui seul de 40% des émissions mondiales. Dans Décoloniser l’architecture qui paraît aux éditions Le Passager Clandestin avec une préface de Françoise Vergès et une postface d’Emeline Curien, Mathias Rollot affirme que la décolonisation de l’architecture est la condition de possibilité incontournable de toute forme d’architecture « écologique ». Extraits.
Les Temps qui restent
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Dans son Décoloniser l’architecture, l’architecte et enseignant Mathias Rollot, l’un des spécialistes français du mouvement biorégionaliste, ne dit rien de moins que l’aveuglement d’anciens modèles dominants et l’émergence, dans leur foisonnement, de mille et une manières de penser et de faire l’architecture, toutes respectueuses des êtres vivants […] Qu’on soit d’accord ou pas avec l’ensemble de la démonstration, ça balance, ça balaie, c’est optimiste et salutaire. Et utopiste, argueront certains. Pas plus que n’est dystopique notre monde d’aujourd’hui, lequel résulte en partie, ainsi que le rappelle Mathias Rollot, des gestes savants d’architectes d’hier.
AA. L’architecture d’aujourd’hui
Avec de nombreuses références bibliographiques, cet essai dresse un état de lieux des héritages problématiques dont doivent s’emparer aujourd’hui les architectes, comme celui de l’ordre des architectes, pour déconstruire la discipline et tendre vers des architectures autochtones, biorégionales et décoloniales.
Archiscopie
Parfois exigeantes, [les] réflexions [de Mathias Rollot] n’en restent pas moins une poétique invitation à remettre en question nos certitudes et convictions même les plus ancrées. Un apport précieux, en ces périodes de doutes…
La Maison du passif
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Cet essai-manifeste vise à réconcilier le milieu de l’architecture avec des pratiques, des pensées et des luttes susceptibles de changer son éthique. Mathias Rollot souligne la nécessité de faire évoluer l’architecture vers l’autochtonie et la pluriversalité.
Métropolitiques
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