« La différence qu’il y a entre une réforme et une révolution, Bill ? Les uns veulent replâtrer la libre entreprise pour qu’elle devienne plus efficace. Les autres veulent en voir la fin et ériger un nouveau système socio-économique. Ceux-ci sont nos ennemis. Aussi longtemps que nos beaux parleurs ne s’intéressent qu’aux réformes, ils ne constituent pas un vrai danger. C’est quand ils commencent à parler révolution que notre service doit agir. »
Paul Kosloff est l’un des meilleurs agents secrets des États-Unis et a soif d’en découdre avec le Grand Ennemi communiste. La Guerre froide bat son plein mais la perception du jeu a changé : le capitalisme à l’américaine et l’économie centralisée à la soviétique ont beaucoup en commun. Aussi, doit-on calmer les ardeurs du fameux Kosloff… On lui confie alors la mission d’infiltrer un groupe de radicaux gauchisants prêts à tout pour abattre le modèle américain.
Publié en 1967, Les gaspilleurs offre quelques pages d’une lucidité confondante sur les impasses du modèle de société productiviste et consumériste, mais également sur la criminalisation des mouvements de gauche et leur répression par les plus hautes sphères de l’État.
Un agent secret chargé d’infiltrer une organisation d’extrême gauche qui lutte contre le modèle américain, peu à peu se laisse convaincre de l’impasse que représentent les sociétés consuméristes de son époque !
Actu SF
Les Gaspilleurs, plus radical qu’il n’y paraît.
Libération
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Un an avant la première réunion du Club de Rome, Mack Reynolds évoque les limites de la croissance telles qu’elles seront formalisées dans le rapport Meadows de 1972. Sa description d’une société de surexploitation des ressources et des énergies fossiles, où l’obsolescence programmée et la consommation ostentatoire sont la règle, n’a rien perdu de sa pertinence en 2024 ! Les gaspilleurs nous rappelle que la conscience environnementale n’est pas née d’hier, et que la crise écologique actuelle, si elle est le fait de l’inconséquence des décisions politiques de ces 50 dernières années, est aussi de notre responsabilité à nous, consommateurs-gaspilleurs. […] L’ouvrage de Mack Reynolds postule en outre que l’économie libérale, en promouvant l’accumulation des richesses, ne peut exister que via la croissance, qui ne peut aboutir in fine qu’à un épuisement des ressources. En pleine période de transition écologique, Les gaspilleurs pousse le lecteur à engager une réflexion aussi radicale que dérangeante : la sobriété est-elle envisageable dans un système capitaliste ?
Usbek & Rica
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Transmise de 1967, une superbe novella de paranoïa capitaliste et de consommation aveugle – toujours aussi tristement d’actualité.
Librairie Charybde, Paris
Un texte d’imaginaire des années 60 aussi fin qu’avant-gardiste. Notre héros américain, Paul, dans un contexte de guerre froide, est missionné par sa cellule, pour infiltrer un mystérieux nouveau groupe politique. C’est l’occasion pour Mack Reynolds d’aborder, avec intelligence, moult thématiques : la surconsommation, le matraquage publicitaire, l’obsolescence programmée ou encore l’épuisement des ressources naturelles. Une lecture éclairante et méchamment d’actualité.
Anne-Sophie, Librairie Le Failler, Rennes