À juste titre, le grand public connaît et admire en Léon Tolstoï l’immense écrivain, maître de la littérature mondiale et auteur des chefs-d’œuvre Guerre et Paix et Anna Karénine. Dans les années qui suivirent la parution de son second grand roman, il renoua avec un christianisme purifié de ses mystères et de ses superstitions, pour en extraire les principes de la non-résistance au mal par la violence qui influencèrent grandement Gandhi.
Ses textes chrétiens, ses analyses d’économie politique ou son observation des pratiques et des valeurs paysannes en font aussi à bon droit un précurseur de la décroissance. Sans être tenu d’adhérer à leurs présupposés théologiques, ces écrits contiennent un enseignement précieux pour qui voudrait lutter, d’abord par son attitude ordinaire, contre le délire d’une société fondée sur l’idée de toute-puissance. Mais Renaud Garcia montre aussi que sur les questions de l’argent, du travail ou du progrès, sa pensée, loin d’être celle d’un sage isolé, contient des propositions politiques susceptibles de servir de base à la transformation de nos sociétés.