Tiny Tango

Judith Moffett

14,00

Quand la science-fiction raconte le sida.

ISBN : 978-2-36935-530-4
144 pages
date de parution : octobre 2022

Effacer
UGS : 978-2-36935-530-4 Collection : Mot-clés : , , , ,

« Détruire les éléments contaminés pour préserver ceux qui sont sains. La chasse aux sorcières provoquée par le Sida à la fin des années 1990, les groupes d’autodéfense qui entraient par effraction dans les centres de dépistage et de traitement de tout le pays pour trouver l’identité des personnes contaminées, tout ça reposait sur un principe similaire : identifier ! détruire ! Ils ne recherchaient pas seulement les gens atteints d’une forme aigüe de la maladie, mais aussi celles et ceux qui avaient été testés positifs au VIH-I, II et/ou III. J’avais eu de la chance, les employés des locaux de la Cellule d’intervention où mon dossier était conservé étaient parvenus à contenir la foule pendant qu’un volontaire mort de peur se démenait comme un forcené pour effacer les archives informatiques et que deux autres brûlaient les archives papier dans le lavabo des toilettes. »

Lorsqu’une jeune biologiste découvre qu’elle est séropositive, elle renonce à une brillante carrière et se réinvente en tant que professeure discrète dans une petite ville de Pennsylvanie. Elle espère ainsi garder son secret et survivre jusqu’à ce qu’un remède soit découvert… Entre pandémie et désastres environnementaux, ce récit à la première personne révèle une histoire de ce qu’aurait pu être une vie avec le sida. Texte fort et sensible, cette longue nouvelle relate le refus intemporel d’une personne d’accepter la défaite, et dont les subterfuges et réflexions servent une trame narrative dynamique et surprenante.

Récit d’anticipation publié en 1989 aux États-Unis, Tiny Tango a été nominé pour les prix Hugo, Locus et Nebula. Traduit aujourd’hui pour la première fois en français par Dominique Bellec, il est accompagné d’une postface inédite de l’autrice.

Judith Moffett

Née en 1942, Judith Moffett est professeure, traductrice et autrice d’une dizaine de livres. On peut notamment citer Surviving (1986, prix Theodore Sturgeon) et Pennterra (1987, prix John W. Campbell en 1988). Tiny Tango est issu du premier roman du cycle Holy Ground, dans lequel sont décrits les efforts d’extraterrestres arrivés sur Terre, déterminés à la sauver des catastrophes que les humains y provoquent. Quelques-unes de ses nouvelles ont été traduites en français dans les années 1980-1990 et publiées dans des revues ou recueils de science-fiction : Fiction, Futurs en délires et Futurs tous azimuts. Tiny Tango sera sa première œuvre éditée en France. Aujourd’hui retraitée, Judith Moffett vit dans l’Ohio, à Oxford.

lire un extrait

Un objet littéraire surprenant, entre littérature blanche et science-fiction, qui nous parle autant de maladie que d’agroécologie.
Roméo, librairie Au vent des mots, Lorient


Une des premières œuvres en imaginaire à aborder le Sida à une époque où on connaissait très mal la maladie. Un petit bijou !
Christophe, Fnac Saint-Lazare


[…] on tourne la dernière page en ayant cette certitude d’avoir lu un texte important et visionnaire à la plume douce et acérée à la fois.
Maks Un bouquin sinon rien
lire la recension


Tiny Tango, c’est un très chouette livre, féministe donc, engagé, documenté et très intelligent. Surtout ça donne envie de vivre pleinement et sans restriction, ce qui en ces temps de fureur hygiéniste fait le plus grand bien.
Missives
lire la critique


Texte profondément humain, Tiny Tango utilise la science-fiction pour nous parler d’une époque qui fut bouleversée par l’apparition du sida. C’est aussi un récit féministe, sur la solitude d’une femme, sur sa manière d’en échapper, de retrouver le contact social, sur l’acceptation de sa condition de malade en sursis. Ce parcours intime est décrit avec finesse et sensibilité et on ne peut que regretter qu’il n’ait pas été traduit plus tôt. Alors remercions le passager clandestin pour cette découverte et espérons que l’éditeur nous apporte d’autres pépites inédites de cette qualité.
Noosfere


Sous couvert d’émancipation, Tiny Tango […] nous plonge dans les mémoires qu’une femme séropositive depuis 1985 livre dans les années 2010. La technologie a évolué, les extraterrestres sont (enfin) arrivés, le vaccin est largement diffusé, le sida n’existe pour ainsi dire plus. Plutôt que de nous montrer l’évolution d’une société débarrassée du virus, l’autrice nous décrit la solitude des survivants, leur choix de l’abstinence, leur retrait social et professionnel : personne ne doit savoir. Elle a su saisir les particularités de cette épidémie, même à leurs balbutiements : la haine sérophobe, les malades pour la première fois collectivement acteurs de leurs parcours de soin, mais surtout l’importance des communautés de personnes infectées pour survivre et peut-être vivre […]
Max R. Goutard, Têtu