Frank Merriwell à la Maison Blanche

Ward Moore

6,00

En 1973, Ward Moore imagine la machine politique ultime.

ISBN : 978-2-36935-021-7
80 pages
date de parution : octobre 2014

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Stevenson Woolsey, qui a lu deux fois Finnegans Wake entièrement et n’embrasse jamais les bébés, est un magnat politique amoureux d’Aurélie van Ten Bosch, le plus pur idéal de fille de savant fou. Or, la dernière invention de ce savant va revolutionner le combat politique, et changer la vie de Stevenson. Cette invention, c’est Frank Merriwell, robot de son état, qui va rafler toutes les élections jusqu’à la fonction suprême…

Adepte de la satire, Ward Moore (1903-1978) offre une vision détonante de la politique en général – et du « cirque » politique américain en particulier. La politique n’est qu’une vaste mise en scène délirante où les idées les plus folles et les discours en apparence les plus absurdes trouvent un écho démesuré lorsqu’ils sont débités avec la plus froide logique.

Et ce n’est pas la moindre des surprises de cette nouvelle, écrite en 1973, que de découvrir peu à peu la machine politique qu’est Frank Merriwell, fruit de la technologie la plus poussée, se faire le chantre de la lutte contre le progrès, l’apôtre d’un retour à la simplicité des relations humaines et l’avocat de sa propre inutilité politique !

Ward Moore

Joseph Ward Moore (1903-1978) est une figure peu connue de la SF américaine. Il est l'auteur d'une poignée de romans et d'une vingtaine de nouvelles. Venu de la chronique littéraire, il signe son premier roman du genre – Encore un peu de verdure (Greener than you think) – en 1947, et impose sa vision satiriste du monde moderne et de ses dérives (ici, les méfaits d'une herbe génétiquement modifiée).  En 1952, il publie un Autant en emporte le temps (Bring the Jubilee), récit de voyage dans le temps et une des premières uchronies, dans laquelle le Sud a triomphé du Nord dans la guerre de Sécession. Parmi ses nouvelles, citons Loth (1953) et Les nouveaux jours (Lot's Daughter, 1954) qui ont inspiré le film Panique année zéro de Ray Milland (1962).

Très drôle, très enlevée, une novella gouleyante au possible.
L’écran fantastique


En 1973, l’auteur imagine un robot à l’apparence humaine lancé en politique avec succès puisque il finira président. En cette période d’élection américaine et bientôt française, cela fait réfléchir.
Christophe, Fnac Paris Saint Lazare


Avec cette satire qui questionne la frontière homme/machine/citoyen, Ward Moore s’inscrit dans la continuité d’Isaac Asimov – Évidence (1946) raconte l’ascension politique d’un robot qui se fait passer pour un homme – et de Philip K. Dick – Simulacres et son couple présidentiel truqué (1964). Une belle parenté pour ce « petit maître » de la SF réédité fort à propos en ces temps de doute et de crise de confiance envers cet univers (im)pitoyable qu’est la politique.
SF Mag