De Lesbos à Calais une myriade de lieux de mise à l’écart émaille les parcours des migrants. Entre bidonvilles, campements, centres de rétention et hotspots, l’encampement transforme les frontières en des espaces de vie et de mise en attente. Le retour des camps en Europe marque un tournant, et nous alerte sur une crise de l’hospitalité qui fait du provisoire et de la mise à l’écart les seules manières de penser la gestion des migrations contemporaines. Cette étude consacrée à la question des camps comme nouvelle forme de dispositifs d’accueil d’urgence en Europe interroge le rôle de ces structures de contrôle des flux et des personnes sur le continent. À travers des enquêtes de terrain, des témoignages et quelques illustrations, elle couvre un large champ, depuis l’impact des camps sur les parcours de vie des migrants jusqu’à la manne financière qu’ils représentent pour nombre de societes privées en Europe. On y apprend par ailleurs que les camps de réfugiés, lieux de mise en suspens de dizaines de milliers d’existences, sont aussi parfois des espaces d’expérimentation sociale voire d’utopie, en marge des États.
Cet ouvrage a été coordonné par Yasmine Bouagga, avec la collaboration de Céline Barré.
De Lesbos à Calais – Comment l’Europe fabrique des camps
10,00€
De Lesbos à Calais une myriade de lieux de mise à l’écart émaille les parcours des migrants
ISBN : 978-2-36935-075-0
130 pages
date de parution : mai 2017
Babels
Réunissant une quarantaine de chercheur·ses sous la direction scientifique de l'anthropologue Michel Agier, le programme de recherche Babels propose de questionner l'actuelle « crise migratoire » en Europe. À partir d'ethnographies comparées en Europe et en Méditerranée, le programme Babels permet d'analyser les situations des frontières contemporaines. Les publications du programme Babels ont fait l'objet d'une collection aux éditions le passager clandestin : Bibliothèques des frontières.
« Associer l’exigence de l’exploration ethnologique avec l’engagement dans le présent, voilà l’ambition des petits livres signés Babels. Un art de la collecte et de la description, tel est un travail de terrain réussi. De ces informations naît l’espoir que les politiques migratoires, devenues plus lisibles, soient aussi modifiables. L’anthropologie est autant un miroir qu’un ouvroir, dit Michel Agier. N’est-il pas temps que cesse le grand remplacement des faits par la fiction ?
Le Monde des Livres, Julie Clarini
Une bonne entrée en matière pour quiconque souhaiterait approfondir cette question d’actualité brûlante, au-delà des représentations médiatiques et des discours politiques qui lui sont associés.
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