Christine Vanden Daelen

Après avoir été serveuse, factrice, ouvrière dans une usine de confection de médicaments, Christine Vanden Daelen commence des études en Sciences politiques en Belgique où elle née. Suite à sa confrontation à d’autres réalités que celles vécues en Europe, elle bifurque vers un cursus en coopération au développement. Au Sénégal, elle constate que les ONG reproduisent les inégalités qu’elles prétendent combattre : impossible dès lors de les intégrer. Sa volonté de s’atteler depuis là où elle vit aux entraves à l’émancipation lui fait rencontrer le CADTM (Comité pour l’abolition des dettes illégitimes). Échanger et se former auprès des femmes des Suds lors de blocages, contre-sommets, forums sociaux mondiaux lui fait prendre conscience que ce qui relevait encore chez elle d’un discours conceptuel était pour ces militantes un obstacle quotidien ancré dans leurs vécus, ressenti dans leurs corps. Ce « déclic féministe » et l’arrivée de l’austérité en Belgique l’amènent à travailler, en collaboration avec des associations féministes, la question de l’endettement avec des femmes des milieux populaires. Mère d’un petit garçon, elle a été accompagnée par les féminismes dans une volonté de toujours questionner, repenser les rapports aux autres, au monde, au marchand… mais aussi à soi. Cette déconstruction perpétuelle est à ses yeux essentielle pour faire exploser les structures de domination et ouvrir un futur révolutionnaire.

Marine Calmet

Juriste en droit de l’environnement et porte-parole du collectif Or de question opposé à la « Montagne d’or » et à l’industrie minière en Guyane, Marine Calmet milite pour la défense des droits de la nature. Un pied en Amazonie et l’autre en métropole, elle élabore de nouvelles réponses à la crise écologique, inspirées de l’intelligence des écosystèmes et des savoirs des peuples autochtones. À trente ans, elle est présidente de Wild Legal, une association qui s’est donnée pour mission d’être une école et un incubateur pour les prochains procès en défense des droits de la nature. Experte auprès de la Convention citoyenne pour le climat, elle se bat pour la reconnaissance du crime d’écocide. Elle est aussi l’autrice de Devenir gardiens de la Nature (Tana, 2021).

Edward Carpenter

Figure du socialisme anglais, anglican repenti, philosophe et poète, soutien des luttes féministes et fervent défenseur des droits des homosexuels, Edward Carpenter (1844-1929) fut une importante figure intellectuelle de l’époque victorienne. Chantre du retour à la terre et de la simplicité volontaire, il sort enfin de l’oubli en France !

© domaine public

Kate Wilhelm

Autrice prolifique, Kate Wilhelm (1928-2018) compte à son actif plus de 80 romans et nouvelles. Elle commence à écrire en 1963, alors qu’elle est mère au foyer, et ne s’arrêtera plus jusqu’à sa mort. En 1977, elle remporte le prix Nebula et le prix Hugo pour son roman Hier, les oiseaux (Le Livre de poche, 2018) et remportera plusieurs autres prix. Elle est l’une des premières autrices de science-fiction à écrire sans pseudonyme dans les années 1960 avec Ursula K. Le Guin ou Joanna Russ.

Cy Lecerf Maulpoix

Cy Lecerf Maulpoix est journaliste indépendant, auteur et traducteur. Engagé dans les luttes LGBTQI et pour la justice climatique, il propose également des cours de yoga solidaire au sein du collectif We are Yogis dont il est le fondateur. Il poursuit actuellement ses recherches sur les liens entre le socialisme anglais, l’écologie et les premières théorisations de l’homosexualité. Son premier essai, Écologies déviantes, est paru en 2021 aux éditions Cambourakis.

Catherine Lucille Moore

Catherine Lucille Moore, née le 24 janvier 1911 à Indianapolis dans l’Indiana et décédée le 4 avril 1987 à Hollywood en Californie, est une écrivaine de science-fiction et de fantasy. Elle fut l’une des premières femmes à se consacrer à ce genre littéraire et a ouvert la voie à de nombreuses autres autrices de fiction.

Si son nom est quasi indissociable de celui de son mari, Henry Kuttner, qu’elle épousa en 1940 et avec lequel elle signa de nombreux récits, sous différents pseudonymes dont le plus courant était Lewis Padgett, elle eut néanmoins une importante production personnelle.

Sa première nouvelle, Shambleau, parut dans Weird Tales en 1933. Elle met en scène un aventurier et contrebandier Northwest Smith (prototype de Han Solo) qui sillonne le système solaire : conjuguant terreur et science-fiction, elle se présente comme une lecture moderne du mythe de Méduse. En découlera le cycle Les aventures de Northwest Smith (Gallimard Folio SF). En 1934, elle entama la rédaction d’un cycle d’inspiration plus ouvertement fantastique avec une femme pour personnage central : Jirel de Joiry (Gallimard, Folio SF). En 1943 parut La Nuit du jugement, puis elle n’écrivit plus sous son seul nom que quelques nouvelles et un ultime roman, La Dernière Aube, dénonciation pessimiste des sociétés totalitaires.

James Graham Ballard

Écrivain britannique de science-fiction et d’anticipation sociale, James Graham Ballard est surtout connu pour Crash et Empire du soleil respectivement adaptés au cinéma par Cronenberg et Spielberg. Il a commencé sa carrière par des romans catastrophistes, chacun lié à un élément naturel (Sécheresse ; Le monde englouti…), avant de s’attacher aux mœurs de son temps, anticipant des changements de société avant-même que n’en soient perçus les signes avant-coureurs.

Aymeric Elluin

Aymeric Elluin est responsable « Armes et peine de mort » à Amnesty international France. Juriste en droit international public, il est titulaire d’un DESS en droit du désarmement et de la maîtrise des armements. En 2006, il rejoint Amnesty International France pour coordonner la campagne « Contrôlez les armes » visant à l’adoption d’un Traité sur le commerce des armes classiques (TCA). Depuis, il est chargé de promouvoir les recommandations de l’organisation en matière de droits humains et de droit international humanitaire, dans le domaine des transferts d’armes classiques. C’est un fervent défenseur des droits humains. Il est présent sur Twitter (@ElluinA).

Sébastien Fontenelle

Sébastien Fontenelle est journaliste et chroniqueur à Politis. Il est l’auteur d’une quinzaine d’essais dont Les briseurs de tabous (La Découverte, 2012), Les éditocrates 2 : le cauchemar continue (en collaboration, La Découverte, 2018) et Les empoisonneurs. Antisémitisme, islamophobie, xénophobie (Lux, 2020). Il contribue au collectif Les mots sont importants et sévit régulièrement sur Twitter (@vivelefeu).

Gilles Manceron

Gilles Manceron est spécialiste de l’histoire coloniale française. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont Marianne et les colonies. Une introduction à l’histoire coloniale de la France (La Découverte, 2003) et La colonisation, la loi et l’histoire (avec Claude Liauzu, Syllepse, 2006) et a signé la postface de livre de Marcel et Paulette Péju, Le 17 octobre des Algériens censuré en 1962 et enfin publié en 2011 (La Découverte). Il a été vice-président de la Ligue des droits de l’homme jusqu’en 2011.