« Jan, s’il te plaît, retournons tous les deux dans la tente. As-tu déjà passé une nuit en entendant la pluie au-dessus de ta tête ? As-tu déjà vu tomber de la neige bien blanche qui ressemble à un tapis éblouissant ?
— Tu sais bien que non.
— Quand nous rentrerons à la maison, nous nous retrouverons au soixante-deuxième étage, avec quarante-sept autres étages au-dessus de notre tête. Nous ne verrons tomber du ciel que des particules de poussière qui s’accrocheront à nos fenêtres ou à nos vêtements. »
Dans un monde surpeuplé, ravagé par la pollution et où les ressources s’épuisent, des expéditions scientifiques sont organisées pour trouver des territoires à exploiter, non pas dans des contrées lointaines mais à d’autres époques.
Lorin et Jan, un couple de biologiste et bactériologiste, font partie d’une de ces expéditions et découvrent un futur vierge de traces humaines, où aucune espèce animale n’a survécu et où les séquoias géants ont remplacé les chênes, hêtres et bouleaux. Tandis que Jan est prise de panique face au silence qui règne dans la forêt et semble impatiente de retrouver son quotidien au 62e étage de sa tour, son compagnon Lorin y voit la promesse d’une vie paisible, reconnectée avec la nature et décide de tout mettre en place pour ne plus repartir…
Cette nouvelle de 1970 révèle, à travers les visions dissonantes d’un couple pourtant uni, des préoccupations écologiques précoces.
Poignant et poétique, et accompagné comme il est d’usage dans la collection, par une précieuse remise en situation.
L’Écran fantastique
Avec ce texte, l’autrice nous propose un récit d’anticipation qui n’a rien à envié aux récits actuels. En une cinquantaine de pages, elle décrit un univers terrifiant, bercé des réalités et perpectives de son époque, entre une écologie dévastée et des cités humaines surpeuplées et étouffantes de bruit et de poussière.[…] C’est un beau texte qui reflette l’esprit visionnaire de son autrice autant que les doutes déjà présents de son époque.
Les critiques de Yuyine
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Excellente nouvelle écrite dans les années 70 mais toujours d’actualité. Quand l’amour de la nature est considéré comme une folie.
Damiane, librairie l’Antre-guillemets, Langon
Prix Hugo 1977 pour son grand roman dystopique Hier, les oiseaux, Kate Wilhelm posait déjà avec cette novella sensible et grinçante les bases de sa vision écologique, sombre et désenchantée, plus que jamais d’actualité en 2022, alors que la planète brûle et s’épuise.
Hervé Lagoguey, SF Mag
Psychiatrie et contrôle social, quête de modes de vie alternatifs, préoccupations écolos: paru en 1970, un classique de la contre-culture qui coche beaucoup de cases.
Black Libelle
Une lecture incroyable de modernité, écrite en 1970, à une époque où naissait la conscience écologique.
Librairie L’Antre Temps, Thionville
Wouhahou!! Un texte très court pour dire la déconnexion de l’humain et de la nature, pour dire l’angoisse que procure le moindre arbre sur une personne privée depuis toujours de la moindre parcelle de silence. Une deuxième partie comme un flip horrifique sur ce que deviennent nos sociétés. Et une postface absolument passionnante !
Antoine Jarrige, Librairie Le Tumulte, Vouvray
C’est bien écrit, bien dit. Kate Wilhelm vieillit bien et mériterait de voir son œuvre amplement rééditée.
Phénix Web
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Comme souvent avec cette belle collection Dyschroniques, il y a autant à glaner dans la fiction que dans le dossier Synchronique qui vient la contextualiser : exode urbain, retour à la terre et nature writing, psychiatrie et contrôle social… Recommandé !
Corinne Morel Darleux
Court texte mais un bon coup de poing où la fin laisse le lecteur sous le choc. Ne passez pas à côté !
Christophe, Fnac Saint-Lazare, Paris
Un récit sensible qui réussit à dépeindre aussi bien l’immobilité vivante du végétal que la frénésie incompréhensible d’une société dont les clés de compréhension sont si faciles à perdre. Reflet des luttes d’une époque.
Actu SF
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Une petite pépite, qui fut au sommaire de très bonnes anthologies, à prendre garde de ne pas égarer dans sa bibliothèque. Ou au contraire, pour le plaisir de la retrouver ensuite. Et une invitation à relire la production de Kate Wilhelm, peu abondante mais couronnée des prix Hugo, Locus et Apollo.
Yozone
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